السلام عليكم ورحمة الله تعالى وبركاته
سورة الفيل
تَفسِير : Nouman Ali Khan
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Introduction :
· Des dernières 10 سورة récapitulatives.
· Une leçon d’histoire sur les arabes de la Mecque et
du Yemen.
· Une leçon d’histoire sur les Ethiopiens/Abyssiniens et
les Chrétiens.
· Singification de la آيَة [Linguistique].
Introduction au 10 dernières سورة successives du Qur’an
Les 10 dernières سورة du Qur’an sont un changement au thème de l’au-delà
(vie futur) mentionné précédemment dans Juzz ‘Amma. Elles sont directement
liées à la vie du messager d’Allah () dans le contecte de la
révélation (Asbaab al Nuzool).
On y trouve beaucoup de remise en contexte historique dans ces 10 dernières سورة.
Quand nous parlons en terme général, les gens n’ont pas nécessairement la
possiblité de saisir le message, alors parfois nous devons mentionner « Nous »
ou « on » à une personne pour leur faire prendre conscience qu’ils ont besoin
de se réformer (de leurs mauvaises manières) [Dans le Qur’an, « Vous » sera
utilisé dans ce sens]. De même concernant les Quraysh ou quiconque s’oppose à un message. Ils nieront que ce
propos leur soit destiné à moins qu’il soit dit explicitement «Vous
serez punis ». Maintenant nous verrons qu’en fait c’est
spécifiquement adressé aux Quraysh eux-même.
Précédemment, سورة الهمزة :
Une des caractéristiques de l’enfer était الْحُطَمَةُ qui est ce qui écrase et broie les gens en enfer.
الْحُطَمَةُ : Le produit provenant de dessous
nos pieds, et mis en poussière.
Puisque la précédente سورة الهمزة était la dernières des سورة sur l’au-delà, Allah ta3ala menace ici les Quraysh d’une punition dans ce monde.
Nous allons voir comment Allah envoie une punition, dans ce
monde, sur l’armée de l’Eléphant.
Qu’est qu’une punition (un châtiment) ?
آيَة 5 de cette سورة : Ils se sont transformés en
quelque chose ressemblant à des graines (de maïs, etc...) mâchées.
1.
D’un avertissement
général à un avertissement spécifique.
2.
Qu’est-ce qui connecte
ces 10 dernières سورة ensemble ? 10 composants d’un
thème central.
Le conflit
idéologique a pris place dans la cité de la Mecque. A
l’origine, elle s’appelait Becque [Bakkah] et a été fondée par Abraham (as). La
raison de son existence tient à la دُعَاء qu’Abraham (as) adressa à Allah ta3ala. La دُعَاء est mentionné dans la سورة البقرة et la سورة إبراهيم.
[2.126]
وَإِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ رَبِّ اجْعَلْ هَذَا بَلَدًا آمِنًا وَارْزُقْ أَهْلَهُ مِنَ الثَّمَرَاتِ مَنْ آمَنَ مِنْهُم بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ قَالَ وَمَن كَفَرَ فَأُمَتِّعُهُ قَلِيلاً ثُمَّ أَضْطَرُّهُ إِلَى عَذَابِ النَّارِ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ
Et quand Abraham supplia :
« Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais
attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Allah et au
Jour dernier », le Seigneur dit : « Et quiconque n'y aura pas cru, alors Je
lui concéderai une courte jouissance [ici-bas], puis
Je le contraindrai au châtiment du Feu [dans l'au-delà]. Et quelle
mauvaise destination ! »
Cette tournure de langage signifie que ce lieu était à
un moment donné tout simplement désert. Dans un second
temps, Abraham (as) réalisa que cet endroit allait devenir une cité, alors il
demanda à Allah ta3ala de la rendre sûre et en paix. Quelques années plus tard,
il y avait une cité.
Il y a eu donc 2 prières, et qui n’ont pas été faites
au même moment. Sa prière devait être pour la cité :
· La sécurité et la paix [آمِنًا], confiance.
· Fournir à ses habitants toute sorte de fruits, la
prospérité.
Paix et prospérité !
D’un point de vue des sciences politiques, une société ne peut survivre sans
paix et prospérité. Nous avons une maison, une
affaire, de l’argent, une voiture, sans la sécurité (confiance) et la paix, une société de peut survivre. Nous pouvons avoir
la sécurité : mais alors nous n’avons aucune richesse,
affaire, commerce, argent, etc... Dans ce cas, une
société ne peut fonctionner. C’est le trait de génie de
savoir ça qu’avait Abraham (as).
Ensuite nous apprenons qu’il est pris d’inquiétude parce
qu’Allah ta3ala l’a désigné إِمَام [Imam] de toute l’humanité. Tous les croyants sont إِمَام de leur famille, donc nous nous renseignons à propos
de ceux qui sont sous notre autorité.
[25.74]
وَالَّذِينَ يَقُولُونَ رَبَّنَا هَبْ لَنَا مِنْ أَزْوَاجِنَا وَذُرِّيَّاتِنَا قُرَّةَ أَعْيُنٍ وَاجْعَلْنَا لِلْمُتَّقِينَ إِمَامًا
...et qui disent : «
Seigneur, donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et
fais de nous un guide pour les pieux ».
Alors Abraham (as) dit :
[2.126]
وَإِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ رَبِّ اجْعَلْ هَذَا بَلَدًا آمِنًا وَارْزُقْ أَهْلَهُ مِنَ الثَّمَرَاتِ مَنْ آمَنَ مِنْهُم بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ قَالَ وَمَن كَفَرَ فَأُمَتِّعُهُ قَلِيلاً ثُمَّ أَضْطَرُّهُ إِلَى عَذَابِ النَّارِ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ
Et quand Abraham supplia : « Ô mon Seigneur, fais de
cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi
ses habitants auront cru en Allah et au Jour dernier », le Seigneur dit : « Et
quiconque n'y aura pas cru, alors Je lui concéderai une courte jouissance [ici-bas],
puis Je le contraindrai au châtiment du Feu [dans l'au-delà]. Et quelle
mauvaise destination ! »
Abraham (as) ne voulait pas que ceux de sa descendance
ne croyant pas en Allah et le Jour Dernier (le Jour du Jugement) soit nourris par
Allah, car n’en étant pas digne. Il aurait préféré
qu’ils ne vivent même pas plutôt que de pécher et être oppresseur.
C’est à mettre en parallèle avec la دُعَاء de Noé (as) :
[71.27]
إِنَّكَ إِن تَذَرْهُمْ يُضِلُّوا عِبَادَكَ وَلَا يَلِدُوا إِلَّا فَاجِرًا كَفَّارًا
Si Tu les laisses [en vie], ils égareront Tes serviteurs et n'engendreront que
des pécheurs infidèles.
« Ne les laisse pas vivre car ils engendreront plus
d’oppression, non-croyants ingrats qui font toutes sortes de mal sans honte ».
Allah ta3ala n’a pas répondu exactement à la دُعَاء d’Abraham (as), mais au lieu de ça Il dit :
وَمَن كَفَرَ فَأُمَتِّعُهُ قَلِيلاً
« Et quiconque n'y aura pas cru, alors Je lui
concéderai une courte jouissance...
ثُمَّ أَضْطَرُّهُ إِلَى عَذَابِ النَّارِ
...puis Je le
contraindrai au châtiment du Feu.
Les 10 dernières سورة
سورة الفيل
[105]
Une armée d’éléphants ! Les arabes
n’avaient jamais vu ça auparavant. C’était tellement étrange et anormal pour eux qu’ils ont appelé cette année-là عام الفيل [L’année de l’Eléphant].
Comment allaient-ils combattre une armée d’éléphants ?
A l’idée d’une armée d’éléphants, nous comprenons que la paix de la Mecque est brisée. Il y régnait la peur. Les éléphants sont comme des tanks. Les gens de la Mecque
fuirent dans les montagnes avoisinantes, execptés quelques uns qui tentèrent de
négocier avec Abraha (le chef de cette armée). Personne ne
pensait que la paix pouvait tenir. Abraha avait pour but principale de
détruire la Kaaba et la cité toute entière. C’était inpensable ! Allah ta3ala garda la دُعَاء d’Abraham (as), et protégea la cité en
détruisant Abraha et son armée.
سورة قريش
[106]
La دُعَاء d’Abraham (as) demandait à Allah ta3ala de rendre cette cité sûre, et de
fournir الثَّمَرَاتِ[fruits/subsistance]
aux gens. Vient la سورة قريش après la سورة الفيل où Allah leur dit qu’Il les a préservés et leur
a fourni toute sorte de fruit, tout au long de l’année. Aucune tribu ne pouvait
circuler en sécurité pour du commerce durant l’année
execpté la tribu des Quraysh. Toute autre tribu s’y risquant
était dévalisée. Alors pourquoi personne ne leur cherchait des ennuis ? Parce que les arabes pensaient
que c’était des gens sacrées qui ne s’occupaient que de la Maison sacrée (La
Mosquée Al Haram). Les bandits auraient craint de les voler parce qu’ils
redoutaient un châtiment divin. De
plus, politiquement, toutes les tribus avaient leurs fausses divinités logées
là, dans la Mosquée sacrée, que ces tribus auraient visitée en période de
pèlerinage. Si qui que ce soit essayait de
voler les Quraysh, ces derniers les auraient menaçés de détruire leurs idoles
qui se trouvaient dans la Mosquée sacrée. Donc les voleurs et
pilleurs laissaient cette idée. Du coup, les 2 parties de la دُعَاء d’Abraham (as) étaient remplies.
A la fin de la سورة قريش à la آيَة 3, nous lisons
:
[106.3]
فَلْيَعْبُدُوا رَبَّ هَذَا الْبَيْتِ
Qu'ils adorent donc
le Seigneur de cette Maison (la Kaaba).
الْبَيْت[la Maison -sacrée-] est la cité. Il leur est fait
un rappel de celui qui pria pour الْبَيْت , Abraham (as),
et de leur indiquer qu’ils devraient être comme lui, monothéiste.
[106.4]
الَّذِي أَطْعَمَهُم مِّن جُوعٍ وَآمَنَهُم مِّنْ خَوْفٍ
qui les a
nourris contre la faim et rassurés de la crainte !
C’est exactement ce que le prophète Abraham (as)
demanda à Allah, subsistance et paix/sécurité, et non la crainte. Mais sont-ils
dignes de recevoir les bénéfices de la دُعَاء d’Abraham (as) ? Abraham (as) n’avait-il pas
demandé que seuls les croyants en profitent ? Le fait
est que ces gens ne croient pas au Jour Dernier, qu’ils sont polythéistes, donc
devraient-ils tirer profit de cette bénédiction, alors qu’ils sont à l’opposée
de la voie du prophète Abraham (as) ?
[2.126]
وَمَن كَفَرَ فَأُمَتِّعُهُ قَلِيلاً ثُمَّ أَضْطَرُّهُ إِلَى عَذَابِ النَّارِ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ
« Et quiconque n'y aura
pas cru, alors Je lui concéderai une courte jouissance [ici-bas],
puis Je le contraindrai au châtiment du Feu [dans l'au-delà]. Et quelle
mauvaise destination ! »
Sont-ils les dignes enfants héritiers d’Abraham (as) ou indignes
?
سورة الماعون
[107]
La سورة qui suit la سورة قريش est la سورة الماعون, une سورةqui nous
montre qu’ils ne sont pas si dignes que ça des faveurs d’Allah ta3ala.
[2.127]
وَإِذْ يَرْفَعُ إِبْرَاهِيمُ الْقَوَاعِدَ مِنَ الْبَيْتِ وَإِسْمَاعِيلُ رَبَّنَا تَقَبَّلْ مِنَّا إِنَّكَ أَنتَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ
Et quand Abraham et Ismaël élevaient les assises de
la Maison : « Ô notre Seigneur, accepte ceci de notre
part! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient ».
[2.128]
رَبَّنَا وَاجْعَلْنَا مُسْلِمَيْنِ لَكَ وَمِن ذُرِّيَّتِنَا أُمَّةً مُّسْلِمَةً لَّكَ وَأَرِنَا مَنَاسِكَنَا وَتُبْ عَلَيْنَآ إِنَّكَ أَنتَ التَّوَّابُ الرَّحِيمُ
« Notre Seigneur ! Fais de
nous Tes Soumis, et de notre descendance une
communauté soumise à Toi. Et montre-nous nos rites et accepte
de nous le repentir. Car c'est Toi certes l'Accueillant au
repentir, le Miséricordieux ».
[2.129]
رَبَّنَا وَابْعَثْ فِيهِمْ رَسُولاً مِّنْهُمْ يَتْلُو عَلَيْهِمْ آيَاتِكَ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُزَكِّيهِمْ إِنَّكَ أَنتَ العَزِيزُ الحَكِيمُ
« Notre Seigneur ! Envoie
l'un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets, leur
enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier. Car
c'est Toi certes le Puissant, le Sage ! »
Les croyants sont bienfaisants, et les mauvais sont
malfaisants. La garde de الْبَيْت devrait donc revenir au messager, et non à ceux
qui n’en sont pas dignes Ils sont les ماعون [les moyens], ceux qui
officient au rite du sacrifice mais trop radin pour en faire plus. Donc Allah ta3ala
nous dit après ça, dans cette سورة, à qui devrait revenir la gérance de la Mosquée
sacrée Al Haram, à un serviteur soumis à Allah ta3ala, le messager d’Allah (). C’est ainsi
qu’Allah ta3ala le combla de beaucoup de faveurs dans la سورة الكوثر.
الكوثر [bien abondant pour le
messager d’Allah ()] comporte : les victoires, le
Qur'an, l’héritage d’Abraham (as), la purification de الْبَيْت(des idoles s’y trouvant). Le messager d’Allah (
) a l’honneur de retirer les
idoles de الْبَيْت, la Maison sacrée construite par Abraham (as) à
l’origine pour vouer un culte uniquement à Allah ta3ala.
سورة الكوثر
[108]
Puis Allah ta3ala dit dans la deuxième آيَة de la سورة الكوثر :
فَصَلِّ لِرَبِّكَ
Accomplis la Salat pour ton Seigneur
...
Le premier signe de reconnaissance pour Allah est la
prière.
وَانْحَرْ
... et sacrifie.
La prière et le sacrifice font partie de l’héritage
d’Abraham (as). Cette tradition du sacrifice vient de
l’épisode avec Ismaël (as).
Maintenant nous ne sommes plus la famille unie d’Abraham (as) mais plutôt
ennemis les uns des autres, entre croyants et
non-croyants.
Cela nous a déjà été un excellent modèle en Abraham (as) et ceux qui le
suivirent, quand il dit :
[60.4]
قَدْ كَانَتْ لَكُمْ أُسْوَةٌ حَسَنَةٌ فِي إِبْرَاهِيمَ وَالَّذِينَ مَعَهُ إِذْ قَالُوا لِقَوْمِهِمْ إِنَّا بُرَاء مِنكُمْ وَمِمَّا تَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللَّهِ كَفَرْنَا بِكُمْ وَبَدَا بَيْنَنَا وَبَيْنَكُمُ الْعَدَاوَةُ وَالْبَغْضَاء أَبَدًا حَتَّى تُؤْمِنُوا بِاللَّهِ وَحْدَهُ إِلَّا قَوْلَ إِبْرَاهِيمَ لِأَبِيهِ لَأَسْتَغْفِرَنَّ لَكَ وَمَا أَمْلِكُ لَكَ مِنَ اللَّهِ مِن شَيْءٍ رَّبَّنَا عَلَيْكَ تَوَكَّلْنَا وَإِلَيْكَ أَنَبْنَا وَإِلَيْكَ الْمَصِيرُ
Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre]
en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : « Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez
en dehors d'Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées
jusqu'à ce que vous croyiez en Allah, seul›. Exception faite de la parole
d'Abraham [adressée] à son père : «
J'implorerai certes, le pardon [d'Allah] en ta faveur bien que je ne
puisse rien pour toi auprès d'Allah ». « Seigneur, c'est en
Toi que nous mettons notre confiance et à Toi nous revenons [repentants]. Et
vers Toi est le Devenir.
سورة الكوثر
[109]
Historiquement chez les arabes, la citoyenneté/identité de quelqu’un est celle de sa tribu [قَبِيلَة]. Il est demandé au messager d’Allah () de dire, par Allah, son
renoncement à son identité :
[109.1]
قُلْ يَا أَيُّهَا الْكَافِرُونَ
Dis : « Ô vous
les infidèles ! »
Il ne dit pas « Ô mon peuple ! Ô Quraush
! ». A ce stade le conflit qui vient se précise :
« Je ne suis pas un mécréant. Je ne suis pas des
vôtres ». Allah ta3ala lui a fait dire ceci pour officialiser qu’il est dorénavant un ennemi de ses gens de tribus, et qu’un
conflit prochain s’annonce, et quand un conflit éclate, un seul camp en sort
victorieux.
سورة النصر
[110]
Allah ta3ala dit :
[110.1]
إِذَا جَاء نَصْرُ اللَّهِ وَالْفَتْحُ
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la
victoire,
Beaucoup disent que c’est une سورة médinoise, d’autres disent qu’elle est mécquoise.
Quoiqu’il en soit, c’est la promesse d’Allah que Son messager () sera victorieux dans ce conflit. C’est l’occasion unique dans toute l’histoire : fonder la religion d’Allah ta3ala sur terre.
Dernier messager et victoire finale par ce même messager
(
). Plusieurs indices pour annoncer
que l’aide suprême arrive. Exemple d’indices : quand
nous voyons les nuages et une légère pluie arrivés, nous savons qu’une tempête
va éclater. Alors qu’elle est ce signe qu’une victoire (par une assistance) viendra ?
سورة المسد
[111]
Alors, Allah ta3ala dit dans سورة المسد qu’Il détruira un ennemi, un signe pour une
probable victoire éclatante.
Sheikh Ameen al Islaahi (dans ‘Tadabbur al Qur'an’) et Sheikh Muhammad Farooq az-Zayn
(dans ‘Nadhm al Qur'an’) avancent que lorsque un peuple est en guerre depuis
trop longtemps, il oublie la raison pour laquelle il combat :
« Mais pourquoi sommes-nous en conflit ? »
سورة الإخلاص
[112]
Le conflit entre les croyants et les non-croyants n’a
que trop duré. C’est pourquoi Allah ta3ala nous rappelle pourquoi se déroule ce
conflit : croyance vs mécréance.
Si nous voulons résumer l’héritage execptionnel que nous a légué Abraham (as),
c’est le fameux تَوحِيد [Unicité], l’Unicité d’Allah : notre dépendance à Lui seul, faire nos demandes
auprès de Lui seul, Le servir Lui seul, etc... Voici son
héritage. Alors nous recevons un rappel du
crédo de la Ummah قول: هو الله احد, pour nous rappeler que nous traversons des épreuves pour la
religion d’Allah. L’intengibilité de l’Unicité d’Allah, c’est ce que nous tentons de maintenir comme étendard.
سورة الفلق
[113]
Mais le temps faisant, de négatives influences exogènes et
endongènes affecteront ce تَوحِيد, essayant de le rendre obsolète, et c’est bien ce
qui advint.
Voilà pourquoi Allah ta3ala envoya سورة الفلق, pour protéger les croyants du mal venant de
l’extérieur.
سورة الناس
[114]
Et Allah envoya سورة الناسpour
protéger les croyants des inspirations maléfiques provenant de l’intérieur
(endogènes).
Toutes ces سورة pointent l’héritage du prophète Abraham (as), rassemblées pour le
messager d’Allah ta3ala () pour être revivifié (تَوحِيد) de la plus belle manière.
[3.95]
قُلْ صَدَقَ اللّهُ فَاتَّبِعُواْ مِلَّةَ إِبْرَاهِيمَ حَنِيفًا وَمَا كَانَ مِنَ الْمُشْرِكِينَ
Dis : « C'est
Allah qui dit la vérité. Suivez donc la religion d'Abraham,
Musulman droit. Et il n'était point des
associateurs ».
Une leçon d’histoire des arabes de la Mecque et
du Yemen
Nous pouvons partager le monde arabe de cette époque en 3
parties :
1. Iraq
2. Sham (Syrie)
3. al Jazeera (Golf) : rencontre de 3 mers (et Océan)
incluant le Yemen.
Durant une longue période, l’autorité de Saba controlait le commerce entre
l’Europe et l’Asie, et le reste du monde. Leurs ports
leur apportèrent puissance et richesse, et son effet indirect
: une puissance politique. Mais une importante innondation dévasta le
pays vers 450-450 de notre ère. Les arabes eurent alors besoin d’un nouvel
itiniraire pour circuler au Yemen. Alors comment se fit cette connexion à la
péninsule arabe ?
Les Arabes yéménites quittèrent cette région et
s’installèrent sous forme de tribu à différents endroits. 'Aws
et Khazraj en font parties, celles qui s’installèrent à Médine.
A une époque antérieure, quelques Arabes vinrent du Yemen à l'emplacement de
l'eau Zamzam, là où Ismaël enfant et sa mère Hajar
furent laissés par Abraham sur ordre d’Allah ta3ala. Ces Yéménites avaient
quitté leur pays à la recherche d’eau, et s’installèrent
là avec eux deux. Ismaël grandit et se maria parmi
eux.
En Hijaz [l’ouest de l’Arabie], les descendants d’Ismaël s’installèrent dans
différents lieux durant une longue période. Il y a un personnage historique, Uthayb bin Kalaam/al
Mujami' [né vers 400 de notre ère] (mentionné par Ibn Khaldun). Il fit que les enfants d’Ismaël s’unissent et fondent un
état. Ils s’efforcèrent d’unifier leur famille, les
unir pour être plus forts. Grâce à son charisme, il
réussit à mettre tout le monde d’accord. Alors, la population
de la Mecque s’accrut.
Cet homme avait 3 fils. Le plus célèbre est Abd al
Manaf, et celui-ci eut 4 fils : Hashim, Mu'tallib, Abd
ul Shams and Nawfal.
Hashim est né en 464, après l’innodation au Yemen
(450). En grandissant, Hashim compris que les Mecquois étaient en mesure de
reprendre à leur avantage le vide sur le plan économique que laissa la
catastrophe qui détruisit le Yemen. Il entreprit de
lier des accords commerciaux avec les grands empires économiques de la région. Les commercants du Yemen avaient déjà abandonné la région parce
qu’ils ne pouvaient plus survivre économiquement.
Ainsi, Hashim sécurisa un réseau (les routes)
économique entre le Sham (Syrie) jusqu’à un roi arabe du Ghassan. Son frère Abd
ul Shams sécurisa celui qui va vers Habasha
(Ethiopie), son autre frère Nawfal, celui qui va vers l’Iraq. Hashim envoya un autre de ses frères vers le Yemen. Il
fit ainsi de la Mecque un carrefour portuaire pour le commerce, puisque se
situant entre ces 4 grandes régions.
Ces frères firent un إِلَاف [accord] et ils furent nommés
« أَصحاب الإِلاف» [Les compagnons de l’accord –unitaire-] et furent
connus pour être des متجرين [des commercants].
C’est exactement par ce mot que débute la آيَة de la سورة قريش :
[106.1]
لِإِيلَافِ قُرَيْشٍ
A cause du pacte des Qoraïsh,
Hashim faisait partie des 4 frères qui ont fait de la Mexque
une puissance économique. Il avait un fils
appelé Abdul Mu'tallib (né en 457) qui engendra Abdullah qui était le père de
Muhammad, le messager d’Allah ().
Le monde éthipien et
chrétien-romain durant cette période
300 ans après Jésus (as), les Romains régnaient sur Rome, l’ouest de l’Asie, la
Turquie, l’Egypte, l’Ethiopie et une part du Yemen. Il y eut une brève période où le Yemen devint partiellement
juive. Ils oppréssèrent les Chrétiens. Certains disent qu’il s’agit des fidèles de Jésus (as) cités dans
la سورة البروج, des أصحاب الأخدود [les
compagnons de la fosse]. Les Ethiopiens virent l’oppression
qu’exercaient l’autorité juive sur les Chrétiens alors ils
envahirent le Yemen. Ils élevèrent un roi parmi les
Chrétiens yéménites qui eurent l’autorité sur eux. Mais il
y eut rapidement des querelles intestines entre les rois pour le pouvoir.
Abraha fit un coup de force et destitua le roi du
Yemen tout en gardant de bonnes relations avec l’Ethiopie en prétextant qu’il
ne voulait qu’y faire régner la justice. Plus fragile
qu’auparavant, l’allégeance fut maintenue. Les rois encouragèrent le
peuple à reprendre des forces en leur rappelant leur puissance passée, et ce qui était nécessaire pour retrouver cette grandeur.
Alors quel était ce moyen ? Il
était question de leur gloire quand ils étaient un puissant empire économique.
A partir de ce moment, Abraha décida de bâtir le
Qullays [un pôle chrétien], un immense temple sacré avec les matériaux les plus
nobles, espérant ainsi ravir la réputation à la Mecque. On ne
change pas la mentalité d’un peuple en une si courte période. Abraha
envoya alors une lettre à l’Ethiopie disant que les Arabes (du Yemen et de l’Arabie) continuaient de préférer la Kaaba à al
Qullays (le temple chrétien), ce qui enragea les Arabes qui vinrent et
déféquèrent dans l’édifice pour bien montrer que personne n’avait de respect
pour ça. D’autres disent qu’ils incendièrent le lieu.
Abraha fut envahit d’une grande colère, comme s’ils l’avaient insulté lui
personnellement et sa religion. Cet
événement le poussa, et encore plus son armée, à attaquer cette Mecque qui
s’était emparée de leur ancienne puissance économique régionale.
Abraha avait entre 12 000 et 60 000 hommes dans son
armée, prête pour attaquer la Mecque avec l’aide de Yéménites et d’Ethiopiens.
Les Arabes quant à eux n’avaient pas d’armée professionnelle, étaient divisés et inférieur en nombre. L’armée d’Abraha comprenait de 9 à
13 éléphants, et Mahmud était le plus massif d’entre
eux.
Quand ils arrivèrent à At Ta’if, Ta’if négocia avec eux, pourquoi
? Parce qu’ils avaient leur idole avec eux, et
non sous la protection des Mecquois à la mosquée Al Haram. Ils
n’avaient donc à avoir aucune crainte que la Mecque soit rasée. Les autres
tribus n’avaient pas voulu s’engager dans la bataille parce que leur idole
était à la Mecque, et s’ils venaient à perdre leur idole, vers qui se
tourneraient-ils ?
Abu Righal fut désigné par le tribu de Takhif , de la
cité de At Ta’if, pour guider l’armée d’Abraha vers la Mecque, parce que le
chemin pour y aller est compliqué. Abu Righal mourrut sur le
chemin. Cet événement devint un fait marquant
car Abu Righal était un traitre notoire pour les Arabes. Les Arabes ne
voulaient que cracher et jeter des pierres sur sa
tombe.
L’armée d’Abraha atteint la Mecque au mois de Muharram.
Rappelons que les raisons pour lesquelles La Mecque était attaquée étaient
d’ordre économique et religieuse.
Allah ta3ala nous parle des enjeux politico-militaires de laسورة dans la سورة الفيل.
Dans la سورة قريش, Allah ta3ala nous parle des enjeux économiques
des Quraysh.
آيَة 1
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas
vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de
l'Eléphant.
أَلَمْ تَرَ
N'as-tu pas vu
أَلَمْ تَرَوْا
N'avez-vous pas vu
Les savants se demandèrent s’il était question d’autres personnes précises
désignées, ou du messager d’Allah ? Les deux sont plausibles :
1.
Pour certains individus
en particulier :
[17.23]
وَقَضَى رَبُّكَ أَلاَّ تَعْبُدُواْ إِلاَّ إِيَّاهُ وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا إِمَّا يَبْلُغَنَّ عِندَكَ الْكِبَرَ أَحَدُهُمَا أَوْ كِلاَهُمَا فَلاَ تَقُل لَّهُمَآ أُفٍّ وَلاَ تَنْهَرْهُمَا وَقُل لَّهُمَا قَوْلاً كَرِيمًا
et ton
Seigneur a décrété : « n'adorez que Lui, et (marquez) de la bonté envers les
père et mère. Si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès
de toi, alors ne leur dis point ‹Fi !› et ne
les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses.
Le messager d’Allah () n’avait plus ces deux parents durant cette tranche de vie. Ils
étaient morts des années avant que ce commandement soit donné. Donc ce commandemant aurait été donné à d’autre que lui, bien que
le singulier ait été utilisé.
Mais il est aussi possible que beaucoup de gens ayant vu l’événement étaient
encore en vie lors de la révélation de cette سورة ? Certains
disent que cet événement se déroula un peu avant la
naissance du messager d’Allah ().
Donc il est possible que ce pronom « toi » se réfère à certains
individus ayant assistés à cet événement dans leur enfance, et Allah leur parle
disant : « ne les avez-vous [toi qui étais là] pas
vu... ? »
1.
Pour le messager
d’Allah () :
Il est
interrogé, mais pourtant il n’était pas encore né et n’a pu y assister. Ce qui
pourrait être alors une forme figurative : «
N’as-tu pas entendu parler de... ? » ou « Te rends-tu compte comment ton
Maître a traité les gens de l’Eléphant ? ».
o Les Arabes n’ont pas le calendrier chrétien, et se
seraient dit entre eux : « Te rappelles-tu de ce qui est arrivé 10 ans avant
عام الفيل [L’année de l’Eléphant] ? »
Ce pourrait être aussi : « N’es-tu pas étonné comment
ton Maître a traité les gens de l’Eléphant ? »
Si nous prenons en considération la taille de l’armée, elle était bien plus
imposante que celle des Mecquois. Une armée avec des
éléphants qui perdit face à des gens, et sans combattre !
Cela montre bien que c’est le projet d’Allah ta3ala de
maintenir la sécurité dans cette cité. C’est Sa
volonté. Pouvons-nous réaliser qu’une telle chose puisse se produire
d’elle-même, qu’Allah peut maintenir la paix à la Mecque ?
Qu’Il peut détruire une armée entière sans l’assistance de quiconque, une armée
qui comprenait des éléphants, l’équivalent des chars d’assault, qui peuvent
raser une cité entière avec leurs pattes ?
أَلَمْ تَرَ
N'as-tu pas vu... ?
« N’as-tu pas entendu parler de ça ? N’es-tu pas stupéfait ? »
Dr Fadil Hassaan ar-Ra'i :
Cette سورة est une
leçon à méditer pour tout tyran rebelle, oppresseur et dictateur de toutes
civilisations, de toutes époques.
Quiconque cherchera à avoir le dessus sur les autres avec son armée, ne se
préoccupera pas du cas de ses ennemis et ne craindra
aucune conséquence. Le faible demande justice, et
l’oppresseur puissant lui répond que la loi n’est pas applicable pour lui car
il est « en dessous de la loi ». C’est ce que l’on
voit à travers l’histoire, et même de nos jours.
C’est l’allusion qui est faite dans cette سورة. Voilà pourquoi le mot تَرَa été placé
dans cetteآيَة :
أَلَمْ تَرَ
N'as-tu pas vu... ?
تَرَest le verbe au
présent.
La آيَة est communément traduite par « N’as-tu pas vu... ?
» au passé.
أَمَّا رَأَيْتَ est sa forme au passé. Toutefois, dans la بَلَغَة [rhétorique] le temps au
présent implique une continuité. Ce n’est pas une action qui s’est déroulée,
mais une action qui se répéte encore et encore (C’est
un aspect récurent dans les سورة. Nous verrons ce point et
comment le présent/futur est utilisé en arabe pour marquer une
continuité/répétition). Ce traitement d’Allah ta3ala envers les oppresseurs,
n’arrive pas que pour ce moment précis (celui
concernant cette armée de l’Eléphant), mais se réfère aussi à la manière dont
Allah ta3ala s’occupe des oppresseurs, de toutes époques.
1.
Dans la phrase أَلَمْ تَرَ nous pouvons en tirer deux choses :
· Quelque
chose que l’on voit physiquement (littéralement) avec nos yeux
· Quelque chose que l’on visualise dans notre esprit.
تَرَ- رَأَى: voir littéralement, et en détails.
Certains savants disent que le messager d’Allah () n’avait pas vu cet événement, et disent qu’il est né la même année, mais 50
jours après cet événement majeur. Il n’a donc pu y
assister avec ses yeux, mais l’a entendu raconté encore et encore dans sa vie,
comme nous le verrons, in sha Allah, dans les تَفسِير.
1.
أَلَمْ تَرَ: produit un effet pour marquer les esprits « N’as-tu
pas vu [entendu parler] de la manière dont Allah ta3ala les traita ?
»
2.
Iltifaat :
transitions dans le Qur'an. Allah ta3ala parle pour un
large auditoire dans le Qur’an. Ce qui fait que même si le messager d’Allah () parle dans cette آيَة, la récitant au gens, les mécréants qui écouteront
cette آيَة seront
avertis, et de plus, réaliseront qu’Allah ta3ala et du
côté de Son messager (
). Et ce dernier point, parce
qu’Allah dit :
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur [Ô
Muhammad] a agi envers les gens de l'Eléphant.
Allah ta3ala avertit les anciens des Quraysh, ceux qui vécurent la période des
compagnons de l’Eléphant, à travers Son messager : « N'as-tu
pas vu comment ton Seigneur [Ô Muhammad] a agi envers les oppresseurs
».
Explication d’Ash-Shawkani :
Pour étonner le messager () de ce qu’avait fait Allah ta3ala
des gens de l’éléphant. « Vous le savez, et les gens avec vous le savent très
bien aussi, car cette histoire est constamment rappelée. Ils
connaissent cette épisode car à cette époque, tous les Mecquois durent fuir
dans les montagnes avoisinantes, sauf quelques uns qui négocièrent avec Abraha,
chef de l’armée de l’Eléphant.
Cette année-là resta tellement marquée dans les esprits qu’elle servit de
repère pour comparer des dates. On pouvait entendre : «
Te rappelle-tu de se qui arriva 2 ans aprèsعام الفيل [l’année de l’Eléphant] ? »
Tous les Arabes reconnaissent la sainteté de la kaaba
(et son histoire), et par conséquence, ses gardiens (les Quraysh) gagnèrent en
respect suite à cet événement. Ce fut une preuve que le sanctuaire est saint, et a été et sera préservé par Allah ta3ala.
Ash-Shawkani continue :
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ : « N’avez-vous pas vu
(comment Allah a traita Ses ennemis) ? » Avec ça, les mécréants
devraient être suffisamment avertis : s’ils s’opposent
à Son messager (), Allah ta3ala pourra également
les détruire comme il le fit avec les gens de l’Eléphant.
Ils (les Quraysh) s’enorgueillirent de la manière dont
Allah ta3ala protégea Sa maison sacrée, (la Kaaba) alors qu’ils devraient se
soumettre un peu plus à Lui, en suivant Son dernier messager ().
Le هَمزَة (la lettre
ء sur ا)
au début de la 1ère آيَة annonce la forme interrogative.
أَلَمْ تَرَ
N’as tu pas vu... ?
Quel est la
signification de ce هَمزَة [أ] ? Quelle est
la signification de cette déclaration à la forme interrogative
?
Pour donner de l’importance à l’événement, et évoquer la conscience de celui
qui a reçu une grâce provenant d’Allah :
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur [Ô
Muhammad] a agi envers les gens de l'Eléphant ?
« Vous rappellez-vous comment votre Maître traita les compagnons de l’Eléphant ? Pourquoi n’êtes-vous pas reconnaissant
? »
Cette question est adressée au messager d’Allah () et indirectement aux mécréants :
·
Aux mécréants : elle les avertit qu’ils devraient se souvenir de
la faveur qui leur a été accordé, et d’en être reconnaissant. S’ils ne le
faisaient pas, ils devriendraient des ennemis d’Allah
et seraient détruits comme le fut l’armée d’Abraha.
·
Au prophète () : Allah
rappelle à Son messager qu’Il est de son côté. « Ton Maître t’accordera son
soutien par le moyen qui Lui conviendra ».
Le compte rendu historique continua :
Quand Abraha atteint les abords de la Mecque, il rencontra Abdul Mu'tallib, et
Abdul Mu'tallib (qui est le grand-père du messager d’Allah) essaya de conclure
un accord. Il offrit à Abraha les plaines de Tahama,
et un tiers des revenus du trésor de Tahama. Mais Abraha, méfiant, refusa et prépara son armée à l’attaque. Cela ne
le dérangeait pas de les mettre en pièce. Il
voulait juste montrer sa puissance.
أَصْحَابُ الْفِيلِ
Les compagnons de l’Elephant
فِيلest le mot pour «
éléphant » au singulier. Pourquoi Allah ta3ala utilisa la forme au singulier
alors que nous savons qu’il y avait entre 9 et 13 éléphants dans cette armée ? Le pluriel est أَفيال. Alors pourquoi Allah ta3ala n’utilisa pas le pluriel ?
1.
Parce que cette
armée était connue pour le plus célèbre éléphant, énorme et très grand, le plus
réputé, connu sous le nom de Mahmud.
2.
فِيلest au
singulier et peut refléter un ensemble. Le peuple de l’Eléphant : une Iddaafah
(par identification) . Ces gens étaient associés avec les éléphants. أَصْحَابِ الْفِيلِsera abordé
plus en détails plus tard.
أَلَمْ تَرَ
1.
Pourquoi Allah
ta3ala dit : « As-tu vu... ? » alors que le
messager () n’y a pas assister ?
Le voir ici
c’est la connaissance et le souvenir : « Ne sais-tu
donc pas que... ? As-tu oublié ce qui s’est passé ? » C’est
pour indiquer que cet événement était largement connu
des gens.
En tant que fait connu, il est plus éloquent de dire « N’as-tu pas vu... ? » que « Ne sais-tu pas ? ». C’est-à-dire « Ne te le réprensentes-tu pas ».
1.
Il y a plusieurs
condamnations de ce genre dans le Qur’an, lorsqu’Allah ta3ala dit : « N’as-tu pas vu ? » :
[6.6]
أَلَمْ يَرَوْاْ كَمْ أَهْلَكْنَا مِن قَبْلِهِم مِّن قَرْنٍ مَّكَّنَّاهُمْ فِي الأَرْضِ مَا لَمْ نُمَكِّن لَّكُمْ وَأَرْسَلْنَا السَّمَاء عَلَيْهِم مِّدْرَارًا وَجَعَلْنَا الأَنْهَارَ تَجْرِي مِن تَحْتِهِمْ فَأَهْلَكْنَاهُم بِذُنُوبِهِمْ وَأَنْشَأْنَا مِن بَعْدِهِمْ قَرْنًا آخَرِينَ
N'ont-ils pas vu combien de générations, avant eux,
Nous avons détruites, auxquelles Nous avions donné pouvoir sur terre, bien plus
que ce que Nous vous avons donné ? Nous avions envoyé
sur eux, du ciel, la pluie en abondance, et Nous
avions fait couler des rivières à leurs pieds. Puis Nous les avons détruites, pour leurs péchés, et Nous avons créé, après eux,
une nouvelle génération.
1.
Tafsir ul Waseet fi
Tafsir il Qur'an al Karim (Tafsir contemporain) par At Tantawi (non l’actuel
mais celui avant lui) : Allah ta3ala présente la
question dans le sens de « كَيف» [Comment]. Allah ne dit pas ce
qu’Il a fait, mais كَيفIl a fait
avec eux.
Le كَيف en dit plus qu’un simple مَا[Quoi/Ce
que]. Le mot مَا aurait dit ce qu’il s’est passé (destruction)
alors que le mot كَيف exprimera l’idée que la destruction a eu lieu (plus explicite et
direct).
1.
كَيف est utilisé pour l’étonnement. Comment se peut-il qu’une importante
armée munie de puissants éléphants nous est venue, nous peuple sans armée pour
défendre la cité, et malgré ça, ils ont été anéantis ?
2.
Quand une armée est défaite sur un terrain d’opération à l’étranger, les
agresseurs, en colère, envoya plus d’hommes pour les venger. Bien qu’Abraha ne
mourut pas, il fit tout le retour vers le Yemen frappé
par les galets de سِجِّيل [argile] qui lui pelèrent et
brûlèrent la peau comme si elle fondait (mort lente et douloureuse). Alors
quand il arriva auprès de son peuple, les gens virent
sa peau fondue et ne voulurent pas se venger tellement ils avaient peur
d’attraper la même maladie. Ce fut une planification étonnante d’Allah ta3ala.
[50.6]
أَفَلَمْ يَنظُرُوا إِلَى السَّمَاء فَوْقَهُمْ كَيْفَ بَنَيْنَاهَا وَزَيَّنَّاهَا وَمَا لَهَا مِن فُرُوجٍ
N'ont-ils donc pas observé le ciel au-dessus d'eux,
comment Nous l'avons bâti et embelli, et comment il est sans fissures
?
Donc Allah ta3ala veut nous étonner sur les cieux et l’univers au-dessus de
nous par cette آيَة. Il ne fait aucun doute que ce miracle du Créateur
s’occupant d’Abraha est une preuve de Sa puissance, de Son contrôle [قُدْرَة] et de sagesse par la manière qu’Il
planifia tout ça. Notons que si Abraha était mort à la Mecque, les Ethiopiens et les Yeménites auraient envoyé plus d’homme pour se
venger. La mort lente par une décomposition douloureuse qu’ils ont vue de leurs
propes yeux en Abraha, leur suffirent pour être effrayés à l’idée de faire
comme lui et de recevoir le même châtiment.
1.
Cet incident
est une preuve claire de l’honorabilité du prophète Muhammad, parce que tels
miracles eurent lieu l’année où un prophète nacquit et fut désigné par Allah
ta3ala. C’est comme un signe et une confirmation de
leur prophétie. C’est pour cela qu’ils disent que les nuages apporteront de
l’ombre au messager d’Allah lorsqu’il voyage, que les plantes se prosternent
devant lui, etc... De même lors de l’année de naissance du prophète Musa (as),
Pharaon commença à tuer les fils de Bani Israël (les musulmans juifs) parce
qu’il fit le rêve qu’un garçon des leurs naîtra et le renversera du trône. Et pourtant Musa (as) survécu secrètement par la volonté
d’Allah ta3ala qui le protégea en le placant dans la maison même de Pharaon, en
tant qu’enfant adopté. Alors que Musa (as) était sur le point de recevoir la
prophétie, il tua accidentellement un homme (pour en
protéger un autre) et dû fuir le royaume de Pharaon plein de crainte d’être
exécuté à son tour. Puis il retourna quelques années
plus tard en tant que messager missionné par Allah ta3ala.
Tellement
de signes miraculeux se produisirent que les gens se
remirent à penser que c’était le moment pour l’avènement d’un messager d’Allah
ta3ala.
Abdul Mu'tallib fit un poême en forme de دُعَاء à Allah ta3ala :
La hum il-la al mar'a yamhalahu
famna' halaalak
« Il n’y a pas de doute à ce propos : il y a un
homme qui a l’intention de faire des dégâts [à la Mecque], alors,
tiens-le loin de ta حَلَال[légitimité] ». C’est ce
qui fait que la Maison sacrée est appelée حَرَم [inviolable] (sanctuaire
interdit aux actes diaboliques), et le seul c’est le حَلَال, Allah ta3ala uniquement, « Tu es le seul qui peut
la défendre ».
wansur 'ala Aala as-Sareeb
« Alors
sauve (nous) des gens de la croix (crucifix) ». L’armée d’Abraha
était chrétienne et influencée par les Chrétiens
éthiopiens. C’est ces derniers qui donnèrent les éléphants à
cette armée.
wa 'aabidheehi
« et ceux qui l’adore (la croix) ».
Al yawma aalaK
« Ce jour-là sur Ton peuple (contre les adorateurs d
la croix) ». Il dit là que « nous sommes Ton
peuple, qui suivons l’adoration de Ta Maison, donc aide-nous contre les
adorateurs de la croix ».
la yaghlibana sareebuhum wa mahaalahum 'udwan
« Ne laisse pas ici de croix/crucifix ou leur machination
destructive (venue de leur animosité) détruire Ta place (sanctuaire)
».
In kunta taarakahum wa ka'batuna
« Si Tu
vas les laisser et abandonner notre Kaaba...
fa'mur maa badaalak
...alors fait comme Tu l’as décidé ».
Il fit aussi cette دُعَاء :
Ya Rabb la arju lahum waaka
« Ô Seigneur ! Je ne leur
souhaitent pas Waaka [succès] ».
Waak : à la saison des récoltes, il y a la moisson. Le paysans travaille dur. Cet
effort est Waaka.
Abdul Mu'tallib souhaite qu’Allah ta3ala ne fasse pas de leurs durs efforts (de
mettre la main sur la Mecque pour détruire la Kaaba) un
succès. Il ne voulait pas qu’ils voient le fruit de
leur labeur.
Ya Rabb famna 'anhum habaka
« Ô Seigneur ! Retiens ceux qui
veulent attaquer Tes partisans ».
Telles sont les supplications poétiques d’Abdul Mu'tallib.
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant.
فَعَلَ
Il a fait ou Il
fit.
Selon Taaj
al Uroos (fameux dictionnaire lexical arabe de) :
فِعل
1.
Une action.
2.
Un mouvement
3.
Quelque chose se
déroulant.
Cela se
réfère à quelque chose d’abstrait.
Expression (idiomatique) : bi fi'li kadha (bi
ta'theeriha) = à cause de son impact. bil
Fi'l / Fi'lan = bien sûr / évidement / vraiment. C’est du
concret, ça se déroule vraiment.
جَعَلَ [fabriquer] et خَلَقَ [créer] ne sont pas utilisés
parce que فِعل[Fi'l] couvre les deux sens.
عَملaurait pu
aussi être utilisé mais ce verbe recouvre le faire et son intention, ce que
n’est pas فِعل. عَمل requière des efforts. فِعل est utilisé par Allah ta3ala au lieu de عَمل parce qu’il n’implique pas d’effort.
[11.107]
خَالِدِينَ فِيهَا مَا دَامَتِ السَّمَاوَاتُ وَالأَرْضُ إِلاَّ مَا شَاء رَبُّكَ إِنَّ رَبَّكَ فَعَّالٌ لِّمَا يُرِيدُ
Pour y demeurer éternellement tant que dureront les
cieux et la terre, à moins que ton Seigneur décide
autrement, car ton Seigneur fait absolument tout ce qu'Il veut.
[89.6]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِعَادٍ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les Aad ?
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant.
Quand un عَمل est fait, nous faisons allusion que toute autre action ne porte pas
d’intention (de but). Voilà pourquoi عَملn’est pas utilisé, parce
qu’Allah ta3ala fait toute chose avec aisance, et en pleine conscience.
Al Aloosi in Rooh al Ma'ani: S’Il avait mentionné un
de ces 3 mots (i.e. خَلَقَ ou جَعَلَ ou عَمل) le discours aurait été prolongé inutilement.
C’est la raison pour laquelle Allah ta3ala a parlé avec des propos les plus
précis et compréhensible possible. فِعلétait
suffisant, donc Allah l’a employé. Dans chaque mot, il y a une sagesse
provenant d’Allah ta3ala.
رَبُّكَ
Ton seigneur
Il n’employa pas le mot Allah. Allah est un nom propre, un Nom d’Allah incluant toutes Ses
qualités. Mais ربّ [Seigneur] exprime le
principal attribut pour celui qui est Maître : la
servitude. Il implique aussi d’autres attributs tels
que المُؤمِنُ [Celui qui accorde la grâce], القَيُّومُ [Celui qui est le
Tout-Subsistant], المُربُّ [Maître/éducateur], Mu'ttee
[Celui qui donne beaucoup]). Mais le concepr principal de ربّ c’est Lui étant Seigneur, et par conséquence,
nous étant les serviteurs.
Puisque la destruction de l’armée d’Abraha provient de notre seigneur, nous
devons être Ses serviteurs dévoués. La position de ربّ dans cette آيَة nous appelle à être serviteur d’Allah, alors que le mot Allah
n’amènerait pas au même résultat. Ce qui se confirme dans la سورة suivante :
[106.3]
فَلْيَعْبُدُوا رَبَّ هَذَا الْبَيْتِ
Qu'ils adorent donc
le Seigneur de cette Maison [la Kaaba].
رَبَّ : Ton Seigneur. « Ton Seigneur (Ô Muhammad) ». Allah ta3ala mentionne
Son messager () donc il
le protègera comme il protège la Maison sacrée à la Mecque. C’est comme si
Allah ta3ala avait dit : « Il n’y a pas de doute lorsque les gens ont vu la
revanche, alors même si toi tu n’as pas vu la punition sur Abraha, tu es quand
même un serviteur obéissant à Allah alors qu’eux ne l’étaient pas. C’est donc
comme si tu l’avais vraiment vu, alors qu’eux non ». Donc Allah ta3ala l’a élevé sur tous les autres. En disant رَبُّكَ [Ton
Seigneur] Allah ta3ala dit « Je suis de ton côté (Ô muhammad), et « Je
suis ennemi de tes ennemis. Je peux les
détruire comme J’ai détruis les ennemis de la Maison sacrée. Je n’ai
fait ceci contre les gens de l’Eléphant que pour montrer la reconnaissance que
J’ai pour toi et pour honorer ton arrivée. J’ai
été le Tuteur [Gardien] pour ton peuple avant ta venue, alors pourquoi
ça devrait-il s’arrêter parce que tu es arrivé ?
». C’est aussi une preuve que le messager d’Allah (
) sera bientôt victorieux, et qu’il nettoiera la Maison sacrée des idoles adorées.
En disant ربّ au lieu d’Allah, Allah ta3ala met en avant la laideur de ce qu’ils ont
fait de شرك [polythéisme] dans la Sainte Maison d’Allah, dans
la Mosquée Sainte.
« Comment avez-vous osé soumettre à autres maîtres alors que votre réel Maître
est Allah, celui qui vous fournit tout ce que vous avez ?
» رَبُّكَ a nié et attaqué meur شرك.
أَصْحَابُ الْفِيلِ
Allah n’a pas dit أَربَابٌ ou أَملاَكٌ[patrons/propriétaires]
de l’Eléphant (ou d’éléphants), mais أَصْحَابqui
signifie « compagnons ».
صاحِب peut désigner une catégorie par ses caractéristiques, exemple :
« Tu ressembles à ceux que tu fréquentes ». Voilà pourquoi ces gens sont
appelés أَصْحَابُ الْفِيلِ[gens de
l’Eléphant]. Allah ta3ala les humilie de cette façon car ça implique que ces gens
sont comme des animaux, des éléphants, déficients dans leurs moeurs et bienséances, en somme, des problèmes de compréhension et عقل [d’intelligence]. Quand il y a un compagnonnage entre deux personnes, le plus petit
est le compagnon du plus estimé. On dit :
lil adwanu innahoo saahib ul a'la
Le messager d’Allah ta3ala est au-dessus des الصحابة [les compagnons]. C’est pour
ça qu’ils sont appelés ainsi, et le messager d’Allah () n’est pas appelé « compagnon
» de ses compagnons. Voilà pourquoi les gens de l’armée d’Abraha sont appelés أَصْحَاب. C’est comme si Allah ta3ala voulait signifier que
l’éléphant (ou les éléphants) est plus estimable que
ces gens qui ne sont que les « compagnons » de cet animal.
[7.179]
وَلَقَدْ ذَرَأْنَا لِجَهَنَّمَ كَثِيرًا مِّنَ الْجِنِّ وَالإِنسِ لَهُمْ قُلُوبٌ لاَّ يَفْقَهُونَ بِهَا وَلَهُمْ أَعْيُنٌ لاَّ يُبْصِرُونَ بِهَا وَلَهُمْ آذَانٌ لاَّ يَسْمَعُونَ بِهَا أُوْلَئِكَ كَالأَنْعَامِ بَلْ هُمْ أَضَلُّ أُوْلَئِكَ هُمُ الْغَافِلُونَ
Nous avons destiné beaucoup de djinns et d'hommes pour l'Enfer. Ils ont
des coeurs, mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux,
mais ne voient pas. Ils ont des oreilles, mais
n'entendent pas. Ceux-là sont comme les bestiaux, même plus égarés encore. Tels sont les insouciants.
Allah ta3ala démontra ce point, pourquoi ? Parce que
lorsque que l’on ordonnait à l’éléphant de détruire la maison, à chaque fois
qu’il était dirigé vers la maison, il changeait de
trajectoire et prenait le chemin opposé. Tout comme ce hadith
:
La ttaa'ata li makhlooqin fee ma'asiyyatin Khaliq
(rapporté
par Ahmad, 1041. Hadith sahih)
L’animal refuse d’obéir à une créature pour détruire la Kaaba, alors que ces
gens qui sont pire que des animaux sont résolus à la détruire. Le statut de
l’éléphant est meilleurque celui de ces humains.
Al Aloosi:
N’est-il pas pertinent de dire que les polythéistes ont commis un crime bien
plus grave (شرك) que le plan d’Abraha de vouloir détruire les murs de la Kaaba ?
Alors pourquoi Allah ta3ala ne les a pas anéantis ? Ne
sont-ils pas également des criminels ? Allah ta »ala
donna en salaire Sa destruction sur celui qui a porté atteinte aux droits
d’autres humains dans cette vie, alors Allah l’a anéanti dans cette vie. Mais
celui qui fait un tort concernant les droit d’Allah,
la destruction se produira dans la vie pour l’au-delà.
آيَة 2
[105.2]
أَلَمْ يَجْعَلْ كَيْدَهُمْ فِي تَضْلِيلٍ
N'a-t-Il
pas rendu leur ruse complètement vaine ?
أَلَمْ : « N’a-t-Il rendu leur
complot vain ? »
C’est le second أَلَمْ : « N’a-t-Il
pas... ? » Par cette formulation, nous allons plus loin dans la mise en
relief de l’aide et faveurs que nous apporta Allah
ta3ala.
يَجْعَلْest encore au
présent et exprimant une continuité. Allah ta3ala s’empara de leur complot et
le rendit vain. C’est la raison pour laquelle le مُضَارِع [présent progessif/futur] est
utilisé. جَعَلَ se présentant comme opposé à فَعَلَ dans cette آيَة. Le verbe جَعَلَsignifie
prendre quelque chose et le transformer en autre
chose. Donc Allah ta3ala les laissa monter leur plan, le préparer, s’entrainer
pour ça, marcher avec cette idée en tête avec leurs armées pour enfin accomplir
le projet, et soudainement, Allah annule toute leur vaine stratégie. Allah
ta3ala ne les a pas découragés dès le début, mais au contraire, Il les laissa croire que leur plan allait fonctionner. Allah
s’est joué d’eux tout le long, pour les faire chuter au moment crucial.
Le professeur du frère Nouman, le Dr Sami dit :
Lorsque quelqu’un se rebelle, Allah ta3ala le laisse aller librement. Comme un chien suavage avec sa laisse. Au début, on lui laisse une
laisse d’un mêtre, mais lorsqu’il est vraiment
rebelle, 400m de laisse, pour couvrir un large terrain. Le chien croira alors
être complètement libre, courra à pleine vitesse dans ce
terrain, pensant qu’il est libre de se rebeller. Grisé, ce
chien courant à toute vitesse sera arrêté net par sa laisse dès qu’il aura
atteint les limites de 400m que la laisse lui accordait. Le
choc brutal ne sera que plus douloureux.
[2.15]
اللّهُ يَسْتَهْزِىءُ بِهِمْ وَيَمُدُّهُمْ فِي طُغْيَانِهِمْ يَعْمَهُونَ
C'est Allah qui Se moque d'eux et
les endurcira dans leur révolte et prolongera sans fin leur égarement.
Allah ta3ala aurait pu les détruire plus tôt, mais
dans leur acharnement de suivre cette voie diabolique, Il les laissa aller pour
les renverser à la fin. C’est ainsi que cette voie qu’ils prirent ne fit
qu’accroître leur perte et la punition d’Allah.
Dans la dernière آيَة de cette سورة, le passé est utilisé pour décrire la punition
spécifique, et aussi parce qu’Allah ta3ala ne punit pas de manière continuelle
avec un tel châtiment.
Le mot كَيْدest très
proche du mot مَكْر : un
complot. C’est un plan pour porter atteinte à
quelqu’un. Les plans militaires sont كَيْد, telle une embuscade, qui est
cachée. مَكْرquant à lui, porte
le sens de déception, un plan menant à la déception. C’est de conduire des gens
et de les tromper. « Allah ta3ala ne s’est-Il pas accaparé de votre complot
pour le jeter à la poubelle ? »
كَيْد est utilisé
comme une tentative de porter atteinte à quelqu’un secrètement. Comment en
vient-on a appelé un plan quand il est dévoilé en plein jour
?
Explication :
·
Parce qu’ils
nourrissaint une animosité dans leur coeur contre les Mecquois, ces derniers
n’en ayant pas pour eux.
[3.118]
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ لاَ تَتَّخِذُواْ بِطَانَةً مِّن دُونِكُمْ لاَ يَأْلُونَكُمْ خَبَالاً وَدُّواْ مَا عَنِتُّمْ قَدْ بَدَتِ الْبَغْضَاء مِنْ أَفْوَاهِهِمْ وَمَا تُخْفِي صُدُورُهُمْ أَكْبَرُ قَدْ بَيَّنَّا لَكُمُ الآيَاتِ إِن كُنتُمْ تَعْقِلُونَ
Ô croyants ! Ne prenez pas
de confidents en dehors de vous-mêmes. Ils ne failliront pas à vous bouleverser. Ils
souhaiteraient que vous soyez en difficulté. La haine certes s'est manifestée
dans leur bouche, mais ce que leurs poitrines cachent
est encore plus énorme. Voilà que Nous vous exposons les signes.
Si vous pouviez raisonner !
·
Une société qui
s'articule autour de religion, semblable aux nations laïques et
séculières qui appellent au patriotisme autour de la nationalité. Ces gens
utilisent ces appels (à une religion ou une loyauté nationale) pour inciter les
gens à se battre contre un autre peuple, même si la
bataille est généralement pour des intérêts économiques. Donc Abraha exhorta
les gens à faire une guerre pour la foi, mais le réel dessein était économique.
C’est exactement la même situation avec les Quraysh qui rejettent le messager
d’Allah ().
[38.5]
أَجَعَلَ الْآلِهَةَ إِلَهًا وَاحِدًا إِنَّ هَذَا لَشَيْءٌ عُجَابٌ
« Réduira-t-il les divinités à un Seul Dieu ? Voilà une chose vraiment étonnante ».
Les Quraysh n’est pas scandalisés de savoir que toutes les divinités ne sont
pas réelles et qu’il n’y a qu’un Dieu. Ils sont remplis de crainte de savoir que si quelqu’un
imposait ce Dieu unique, l’adoration d’idole serait abandonnée, et alors les
Quraysh perdraient les avantages financiers que leur apportait la vente
d’idole.
كَيْد est le plan
secret d’Abraha faisant une guerre économique, et prétendant être une cause
chrétienne.
ضَلَال (تَضْلِيل) : mener à perte. Ce
n’est donc plus en cours, plus utilisable.
ضَلَّلَ : être égaré.
Littéralement, poser quelque chose quelque part et ne pas être capable de le
retrouver. « Allions-nous faire que les efforts des Ethiopiens/Compagnons de
l’Eléphant partir en pur perte ?
تَضْلِيلsur le
schème تَفعِيلqui exprime
la répétition. Ce qui signifie qu’à plusieurs occassions,
Allah ta3ala a fait que les efforts des comploteurs étaient vains.
Les défaites :
1. Les comploteurs construisirent al Qul-lays (temple chrétien pour que les
gens fassent leurs actes d’adoration là). Ils
échouèrent.
2. Ils tentèrent de convaincre les arabes de l’aimer
comme la Kaaba. Ils échouèrent.
3. Le temple fut brûlé et souillé par les défécations.
Autre échec.
4. Ils planifièrent de s’emparer de la Kaaba et
marchèrent sur elle pour la détruire. Ils échouèrent.
تَضْلِيلsignifie
échec constant, répété.
Allah réduisit leurs machinations à zéro.
Imru' al Qays (un poète réputé de l’ère pré-Islamique)
était appelé le roi avec à la qualité de تَضْلِيلparce qu’il
dilapida la fortune de son père après l’avoir reçue en héritage. Faire échec
aux plans d’Abraha ne fit que renforcer le prestige de la Kaaba au lieu de le
rabaisser.
Qu’est-ce que la prière des mécréants si ce n’est pur perte ?
[سورة الرعد13.14]
في : dans.
Allah ta3ala n’a pas dit « Il fit que leur plan soit inefficace » mais «
Il fit que leur plan soit في[dans] l’inefficacité ». Quel en fut le bénéfice ? في est utilisé pour être imagé. C’est une particule adverbiale de temps et
de lieu. C’est métaphorique. Allah ta3ala veut que nous nous représentions
qu’on prend quelque chose de bon, et on le jette dans le feu ainsi c’est brûlé
et sans valeur.
آيَة 3
[105.3]
وَأَرْسَلَ عَلَيْهِمْ طَيْرًا أَبَابِيلَ
Et envoyé sur
eux des oiseaux par volées
أَبَابِيلَ : volées par volées.
Lorsqu’Abdul Mu'tallib fit la دُعَاء à Allah, il vit un vol d’oiseaux venant du
Yemen (intéressant car l’armée d’Abraha vint aussi du Yemen). Il dit alors :
wallahi inaha la tayrun ghareeba, ma hiyya bi najdiyya wa la tah-hamiyyah
Je jure par Allah que ces oiseaux sont étranges,
qu’ils ne sont pas du Nadj, ni même de Tahham.
Chaque
oiseau portait 3 pierres : 2 dans leurs pattes et 1
dans leur bec, ainsi la pierre lançée pouvait tomber sur la tête d’une
personne, et donner l’occasion de faire un second passage puis un autre.
Abu Ubayda a dit : أَبَابِيلَ= plusieurs groupes de divers espèces.
Il est dit : « Les chevaux (ou oiseaux ?) vinrent par vagues successives (par volées) de
différentes direction ».
An Nuhaas (un grand grammairien dans toute l’histoire de l’Islam) a dit : « La réalité c’est que c’était un immense vol
rassemblant divers espèces. Ils venaient de tous les
côtés, tellement que le ciel était assombri.
Les arabes ont une imagination étonnante, une poésie très
imagée. Ceci est prouvé dans leur littérature,
et ceci parce qu’ils vivaient dans le désert. Par là, ils
montraient leur besoin de mettre des couleurs dans leur vie grâve au média de
l’époque, la poésie.
Il a aussi été dit qu’il y avait des oiseaux verts
venus des océans.
Allah ta3ala n’a pas voulu que l’on voit ce qu’Il a fait, mais كَيفَ [comment] Il l’a fait :
De légers oiseaux ont détruit une armée d’éléphants ? Comment Allah ta3ala
peut-Il utilisé des oiseaux pour détruire une armée ?
Pourquoi a-t-Il dit أَرْسَلَ عَلَيْهِمْ[envoyé sur eux] et non أَرْسَلَ إِلَيْهِمْ[envoyé à eux]
Le mot على exprime une
supériorité et une domination, impliquant la vulnérabilité de celui étant
en-dessous. Par l’emploi de ce mot, Allah ta3ala exprime
Sa domination sur les gens qu’Il punit. إِلَى [à] et على [sur] expriment deux idées
très différentes.
[23.77]
حَتَّى إِذَا فَتَحْنَا عَلَيْهِم بَابًا ذَا عَذَابٍ شَدِيدٍ إِذَا هُمْ فِيهِ مُبْلِسُونَ
jusqu'au jour où Nous
ouvrirons sur eux une porte au dur châtiment, et voilà qu'ils en seront
désespérés.
[105.3]
وَأَرْسَلَ عَلَيْهِمْ طَيْرًا أَبَابِيلَ
Et envoyé sur
eux des oiseaux par volées
Nous voyons donc Allah ta3ala dire على [sur] lorsqu’Il envoit Sa punition pour montrer Sa puissance et domination venant
de dessus. Par contre, lorsqu’Il envoie un messager, Il utilise إِلَى [à], exemple
: إِلَى فِرْعَوْنَ[43.46]. Ainsi, nous voyons que Musa (as) a été envoyé comme une miséricorde, et si ça avait été pour
une punition, Allah ta3ala aurait dit على فِرْعَوْنَ.
At Tabari : Et vous Maître a envoyé sur eux des
oiseaux de diverses espèces, une espèce suivant l’autre, à tour de rôle.
أَبَابِيلَ : par volées/par paquets.
Il n’y a pas de forme au singulier pour ce mot. «Volées après volées, par vagues successives ».
طَيْر : est utilisé en tant que nom collectif (nom
pluriel). Toute sorte d’oiseaux (en comparaison à طَور qui signifierait là ‘beaucoup d’oiseaux’).
طَيْرًا implique qu’il s’agit de toute sorte d’oiseaux. Par le tanwyn [ً]
(la nunation, par le n final) sur طَيْرًا(marque du
nom indéfini) on nous montre qu’il est question de diverses espèces d’oiseaux
ce qui augmente la crainte, voir la terreur. Le tanwyn est fait pour terroriser
(au cas grammatical nasab fatah/zabar) :
طَيْرًا[Des oiseaux] Terrifiant. Tout les oiseaux ! (Exclamation)
Cette exclamation amenée par le tanwyn qui pointe ceux qui ont guidé les jets
de pierres, qui ne nous ont pas atteints nous, mais si nous y étions, que se
serait-il passé si ces pierres nous avaient atteint ?
Quelques mots similaires : shammaateet et abbaadeed
et d’autres.
Ibn Hashim : « Les Arabes n’utilisent jamais le
singulier pour أَبَابِيلَ[volées] ».
Ibn Abbas et Ad Dahhak : « أَبَابِيلَréfère aux
groupes qui se suivent les uns les autres ».
Hasan al Basri et Qatadah : « أَبَابِيلَréfère à un
très grand nombre ».
Mujahid : « Ces volées sont dispersées par espèces,
ininterrompues et formant un ensemble ».
Ibn Zayd : « Ces oiseaux sont venus de toute part,
et réunis ».
Al Farraa' : « Je n’ai jamais entendu un Arabe
utiliser la forme au singulier de ce mot أَبَابِيلَ».
Cette سورة est un don pour le messager d’Allah () :
Al Bica'i : « Allah donne à Son messager des cadeaux avant même qu’il soit
né. Il protégea cette cité, et Il défendit la Maison sacrée, lieu pour
l’adoration, pour lui, pour qu’il puisse la nettoyer de ces idoles et la
changer en un lieu de prière pour les musulmans ». A
l’origine, elle a été construite par Abraham (as) pour vouer le culte à Allah
ta3ala seul.
Le nouveau regard pour le messager d’Allah ()
Nous avons un nouveau regard sur la façon qu’Allah ta3ala a gardé cette Maison
pour Son messager et traité les compagnons de l’Eléphant.
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant.
Les Arabes pensaient qu’Allah ta3ala avait protégé la Maison
pour eux. Mais Allah a tout d’abord voulu la protéger pour Son bien-aimé
dernier messager Muhammad () ainsi il put recevoir l’héritage
d’Abraham (as) pour l’humanité, et unir les peuples pour l’adoration à Allah
seul.
آيَة 4
[105.4]
تَرْمِيهِم بِحِجَارَةٍ مِّن سِجِّيلٍ
qui leur lançaient
des pierres d'argile ?
Allah ta3ala a envoyé sur eux des oiseaux.
Voir les سورة :
[33.9]
رِيحًا وَجُنُودًا لَّمْ تَرَوْهَا
... Nous avons envoyé contre elles un vent et des troupes que vous n'avez pas vues...
[74.31]
وَمَا يَعْلَمُ جُنُودَ رَبِّكَ إِلَّا هُوَ
... Nul ne connaît les armées de ton Seigneur, à
part Lui...
تَرْمِي : jeter de رَمْيune
projection, un jet. Le verbe est ici utilisé au présent, pour
exprimer l’idée d’une continuité de l’action : ces
cailloux ne cessaient de tomber. S’il avait été utilisé au
passé, cela aurait signifié que les oiseaux ne l’ont fait qu’une fois. Mais ça tombait sans interruption, comme une pluie.
تَرمي - رَمَى : jeter d’une certain
distance, jeter sur une cible déterminée. Donc les oiseaux jetèrent
d’en haut et le choc était violent du fait de la gravité.
Jeter sur une cible spécifique : c’est comme si Allah
ta3ala visaient des cibles avec des missiles téléguidés.
بِحِجَارَةٍ : avec des pierres...
مِّن
سِجِّيلٍ: de sijjeel. سِجِّيلétait à
l’origine un mot perse qui devint peu à peu intégré à l’arabe. Sange Gil
en persan se réfère aux galets qui se forment sur le sol quand il pleut : le sable fait des boules de boue qui alors cuisent
sous le soleil brûlant. Donc سِجِّيل pourrait se référer à ces pierres faites de
terre (sables). Cette matière est insinifiante et
pourtant Allah ta3ala peut détruire la plus solide des choses, avec de la
poussière et des oiseaux.
At Tabari a dit que Yunus (the grammarian) a dit :
Les Arabes disaient que سِجِّيلest un type
de cailloux pour nous frapper. Les dommages peuvent nous
atteindre même à l’intérieur (infection) de notre corps (point abordé dans آيَة suivante).
Chaque oiseau avait 3 cailloux, deux dans leurs pattes et
1 dans le bec, et les jetèrent sur l’armée du ciel. Cette
armée ne fut même pas capable de rebrousser chemin. Les oiseaux les ont
bombardés sans arrêt avec de la boue séchée par le soleil. Le mot سِجِّيل (L à la fin) a un sens proche de سَجِين [captif].
En arabe, quand des lettres ont un son proche, c’est qu’elles
ont probablement un sens très proche. Puisque que L et
N sont dans ce cas, elles portent le même sens ou même proposition. Et سَجِين est le Livre des gens de la main gauche au jour du Jugement dernier,
celui de ceux qui ont été à leur perte :
[83.7]
كَلَّا إِنَّ كِتَابَ الفُجَّارِ لَفِي سِجِّينٍ
Non... ! Mais en vérité le
livre des libertins sera dans le Sijjin
Un immense enregistrement dans le feu de l’enfer qui
contient les noms des gens de l’enfer, comparable à un registre public.
Certains disent que ces gens de l’Eléphant en font partie.
Ibn Abbas (ra) : « Quand les galets tombaient sur
l’un d’eux, ça provoquait inflammations et brûlures sur la peau ».
C’est la première fois qu’une telle plaie touchait les
Arabes. C’est venu de cette attaque et ses
cadavres en putréfaction. C’est une des pires
calaminté qui a touché le monde arabe de cette région. Ces galets pouvaient
pénétrer dans les crânes, entrer par le dessus et
ressortir par en-bas. C’était de très compactes boulettes.
Ces faits ont encore des témoins de nos jours.
Notons l’imagerie violente descrites : comment Allah
ta3ala les a anéantis. C’est la réponse à la آيَة 1
:
[105.1]
أَلَمْ تَرَ كَيْفَ فَعَلَ رَبُّكَ بِأَصْحَابِ الْفِيلِ
N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant.
|
آيَة 5
[105.5]
فَجَعَلَهُمْ كَعَصْفٍ مَّأْكُولٍ
Et Il les a rendus
semblables à une paille mâchée.
جَعَلَ : nous avons une chose et en
faisons autre chose, exemple : transformer du bois en une table
خَلَقَ : créer à partir de rien.
[2.143]
وَكَذَلِكَ جَعَلْنَاكُمْ أُمَّةً وَسَطًا لِّتَكُونُواْ شُهَدَاء عَلَى النَّاسِ
Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de
justes pour que vous soyez témoins aux gens, ...
جَعَلَ : modifier. Allah ta3ala
a fait d’une armée puissante une armée totalement insignifiante de cadavres
vide comme des tiges creuses.
كَest un mot indépendant signifiant comme, pareil
à (تَشْبِيه= comparaison). De la manière qu’Allah ta3ala nous
décrit la scène, nous pouvons imaginer en quoi cette imposante armée a été
transformée [جَعَلَ].
عَصْف/ عَاصِف : vents qui soufflent en
froissant et déchirant les feuilles d’arbres. ريحُ العَاصِفِ: vent qui soulève des feuilles dans les airs. عَصْفse réfère aussi à
la paille qui vole dans les airs.
مَّأْكُول : mâcher, ce qui est mangé.
Quand la vache mange, et quand elle attrape une grosse touffe d’herbe, une
partie sort de sa bouche et vole dans les airs. Ce qui reste est
appelé عَصْفٍ مَّأْكُولٍ. Voilà comment l’armée de l’Eléphant a été détruite : en pièce et mâchée. Quelle transformation
! مَّأْكُولpeut
vouloir dire donc prêt à être avalé, avalé par ses enemis, sans défense,
comme ses animaux sans défenses prêts à être avalés, come ces herbes grasses
que la vache attrape avant de l’avaler. Ces gens de l’Eléphant étaient prêts à
être avalés, prêts à être anéantis, faibles et sans
défense, comme la paille dont se nourrissent les animaux.
Ash Shawkani : « Allah envoya des oiseaux qui jetèrent
des galets faits de boue cuite donnant des pierres, et alors ils devinrent
comme de la paille qu’un animal à ruminer. Allah ta »ala a
utilisé ce langage pour les ridiculiser. Ils pensèrent
qu’ils étaient tellement puissants, arrogants, et Allah ta3ala les réduisit à
l’état de paille mâchée. Ils ne sont même pas comme ces feuilles qui pendent
d’une branche, ni même une feuille par sa forme, non !
Ils sont réduits à l’état de paille ruminée, mâchée,
insignifiantes. Même les vents peuvent les agiter.
أَلَمْ تَرَ : « N’as-tu pas vu/N’es-tu pas étonné ? » même si dans
cette سورة il est question de la Mecque et Allah ta3ala la
protégeant de la destruction. Allah ne mentionne pas qu’Il est le Seigneur de
la Kaaba, qu’Il la protègera, mais plutôt Il dit qu’Il est le Maître de Muhammad
() : رَبُّكَ [ton Seigneur]. Par là, Allah ta3ala montre qu’Il prend la défense de Son messager
(
).
Nous nous attendions à ce qu’Allah mentionne la Maison
sacrée (La mosquée Al haram) mais ce point sera mentionné dans la سورة suivante (سورة قريش).
A propos de la rime :
Dans cette سورة, Allah ta3ala rappelle constamment la même
phonétique qui soutient le rythme : فِيلِ et تَضْلِيلٍ et أَبَابِيلَ, etc...
Cette caractéristique de la rime nous fait apprécier Al Qur’an quand Allah
ta3ala raconte l’événement de l’armée de l’Eléphant. Mais lorsque la narration est terminée, Allah change la rime (le dernier mot étant مَّأْكُولٍ) montrant ainsi que la narration est finie.
En disant رَبُّكَ [ton Seigneur], Allah ta3ala a
montré avec qui était Sa Loyauté, et montré le long de
cette sss qu’Il a le pouvoir de détruire tout ennemi de Muhammad (), le messager d’Allah.